vendredi 3 avril 2015

VOUS AVEZ DIT « TRANSPARENCE » ? OU... COMMENT RÉGNER EN TOUTE TRANQUILLITÉ






Lors des élections municipales de 2014 à Leucate, les listes d’opposition ont réuni  44,5% des suffrages. Elles se sont donc partagé  5 mandats de Conseillers Municipaux. C’est peu, mais c’est la loi. La liste LEUCATE RENOUVEAU, forte de ses  55,5% des suffrages *, dispose de 22 mandats.

* On peut rappeler ici que le 1er tour des récentes élections Départementales a montré que cette « majorité » avait fondu comme une peau de chagrin, étant réduite à 37% des suffrages, et ne représente donc plus qu’à peine plus d’un tiers des électeurs Leucatois !


22 contre 5, voilà une majorité très confortable qui assure à M. le Maire toute tranquillité lors des votes, surtout s’ils sont effectués « à main levée » comme c’est le cas, aucun membre de la majorité municipale n’osant jamais exprimer la moindre réticence !

Le rôle des élus d’opposition

Ne pouvant espérer emporter un vote, le rôle des élus d’opposition ne peut être que de contrôler la gestion de la commune telle qu’elle est réalisée par l’équipe municipale, de l’approuver lorsqu’elle est incontestable, de la critiquer pour l’améliorer si c’est possible, voire de s’y opposer fermement si besoin est.
Pour jouer normalement ce rôle il est indispensable que ces élus d’opposition soient informés en temps utile des actions et des projets d’action de la commune. C’est ce qui s’appelle en Français la « TRANSPARENCE » de l’action municipale.
M. le Maire de Leucate parle souvent de la « TRANSPARENCE » de son action, mais ce n’est qu’une « PAROLE VERBALE », selon l’expression célèbre du Canard Enchaîné.

Quelle est la réalité à Leucate ?

Consacrant l’essentiel de son énergie à sa carrière politique personnelle, désireux donc de continuer à régner en toute tranquillité sur sa petite seigneurie, comme il le fait depuis 20 ans, M. le Maire de Leucate – depuis qu’il a une opposition -  a exploité à fond toutes les ressources légales qui lui permettent de réduire l’information des élus au plus strict minimum :

- M. le Maire a commencé par se faire délivrer par le Conseil Municipal une « délégation de pouvoir » très large lui permettant d’engager sans aucun contrôle préalable la commune dans de considérables entreprises. Le Conseil n’a alors plus qu’un rôle d’enregistrement. Voilà un exemple tiré du dernier Conseil Municipal du 30/03/2015.

        
                           
Ces extraits du  document officiel en date du 31/12/2014 sont pleins d’enseignements :

- Il s’agit d’une simple information du Conseil qui n’est ni consulté ni invité à voter !
- M. le Maire peut donc engager, sans aucun contrôle, la commune dans des dépenses importantes (en fait, un second emprunt de 200 000 Euros a été engagé le même jour que celui-ci !)
- M. le Maire s’est aperçu le 31/12 qu’il y avait d’énormes trous dans le budget de l’année, qu’il fallait  combler de toute urgence. Année électorale sans doute où l’on investit à tout va, on réfléchit ensuite !
- C’est un emprunt « toxique », à taux variable révisé annuellement ! Tout récemment encore M. le Maire se glorifiait de l’absence d’emprunts toxiques à Leucate……..en voilà un !
- Le paiement des intérêts est à terme échu ; en 2029 nos enfants apprécieront certainement le petit cadeau que nous leur préparons.

A M. Privat qui exprimait sa surprise de voir d’aussi importants besoins de trésorerie réglés ainsi à la dernière minute et ses inquiétudes sur le type d’emprunt – bien qu’on ne lui demande pas son avis- M . le Maire a répondu que c’était l’emprunt le plus économique…..
  
Les commissions

M. le Maire a supprimé toutes les commissions municipales qui existaient à Leucate jusqu’en 2014, sauf les 2 que la loi l’oblige à garder ; les Conseillers d’opposition ne reçoivent plus aucune information sur la gestion de la commune en dehors des réunions du Conseil Municipal.

Le Conseil Municipal

M. le Maire ne convoque le Conseil Municipal que le plus rarement possible (102 jours se sont écoulés entre les réunions du 19/12/2014 et du 30/04/2015).
- M. le Maire ne convoque le Conseil que sous le délai le plus strictement minimum prévu par la loi : 5 jours. Les Conseillers d’opposition ne disposent donc que de 5 jours, si tout va bien, pour étudier les dossiers qu’on leur a transmis. Au moindre incident de courrier (et il y en a déjà eu beaucoup depuis 1 an) ce délai est encore plus court.
- Les dossiers sont parfois énormes ; comment serait-il possible de lire, assimiler et critiquer raisonnablement  plus de 200 pages  de tableaux de chiffres sans explications en moins de 5 jours, quand il est question du budget ?
- Dès qu’il s’agit de finances ces dossiers sont si succincts que les données financières qui  y sont présentées sont totalement incompréhensibles. L’exemple qui suit est une photographie d’une partie du dossier fourni aux Conseillers lors du dernier Conseil du 30/04/2015. On pourrait en montrer des dizaines de pages souvent  même encore plus hermétiques.

 
Les dizaines ou centaines de milliers d’Euros en plus ou en moins volent de case en case dans l’ésotérisme le plus total. On le constate bien au cours de la réunion du Conseil : quand un Conseiller cherchant à comprendre demande à quoi correspond un chiffre, ni le Maire ni ses adjoints ne sont en général capables de répondre sans le secours des responsables administratifs !
           
Les éclaircissements

- Les Conseillers peuvent – en principe -aller interroger les responsables administratifs pour obtenir quelques éclaircissements sur ces tableaux de chiffres. Ceci s’avère  « hélas » généralement impossible vu le très court délai imparti (5 jours au mieux).

La triste réalité : l’OMERTA continue de régner à Leucate

- C’est donc sur ces bases opaques que les Conseillers élus de LEUCATE POUR TOUS tentent de leur mieux, au cours des rares réunions du  Conseil Municipal de Leucate de remplir leur rôle de contrôle et de suggestion.



La commune de Leucate est gérée en vase clos par un clan soi-disant « apolitique », ce qui ne trompe plus personne, qui ne représente plus en 2015 que 1/3 de la population. En place depuis 20 ans ce clan confond maintenant commune et propriété privée.
On comprend mieux comment une fraction croissante de l’électorat, ayant sous les yeux au quotidien depuis des années cette caricature de la démocratie, s’oriente, hélas, vers des options populistes.



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